La librairie Greenwich vous recommande La tanche d’or de Constantin Paoustovski
(Traduit du russe par Alain Cappon)
Ce livre dut paraître plus lumineux encore dans la nuit stalinienne où il fut écrit.
En une dizaine de nouvelles, le lecteur russe d’alors était invité à se retourner vers la nature russe, et ce non pas pour l’éventrer en vertu de quelque matricide plan quinquennal, mais pour y trouver au contraire la consolation d’un amour réciproque, d’une idylle de toujours.
Alors tout est là : les nuages pommelés qui se reflètent dans des eaux limpides ; le vent bruissant dans des forêts de bouleaux ; la paix et la fraternité entre hommes et bêtes. Dans cette région du cœur de la Russie, la Russie des humbles, la vraie et éternelle Russie dit-on, la nature se fait enchanteresse comme dans les histoires de notre enfance (car il s’agit bien plus d’histoires que de nouvelles), et prend des allures, dans ses éclats verts et or et grâce à la voix immédiatement familière de Paoustovski, de paradis qui n’a rien de métaphorique.
Il y a dans ces nouvelles, gracieuses et légères comme des nuages d’été, la conscience de la fugacité de tels instants. Ainsi se nuancent-elles parfois d’une sentimentalité que Paoustovski à l’élégance de ne pas dissimuler.
Éditions de l’Aube, collection Poche, 2012, 6 €