La Librairie Greenwich vous recommande Fantôme de Sigismund Krzyzanowski
(Traduit du russe par Luba Jurgenson)
C’est peut-être lui aussi un fantôme. Sigismund Krzyzanowski (Kiev 1887-Moscou 1950) demeure le plus invisible et le plus méconnu des écrivains russes du XXe siècle. Il n’entre dans aucune catégorie et échappe à toute définition. Citer Hoffmann, Kafka ou Swift à son propos, ne baliserait que très imparfaitement son œuvre. Si l’on ajoute qu’il écrivait dans le brasier de l’Union Soviétique naissante, voilà sans doute pourquoi il n’a jamais été publié de son vivant et que nul ne sait même où il est enterré.
Voici un pianiste qui, en plein concert, voit sa main droite se détacher de lui et prendre la fuite.
Voilà un joueur d’échec dont l’âme passe soudain de sa main au pion qu’il avait décidé de sacrifier.
Ou encore, un directeur de théâtre qui comprend, un peu tard, que c’est le fantôme de Schiller qui se tient devant lui.
Des récits fantastiques certes, dans la grande tradition russe, mais aussi poétiques, philosophiques et politiques ; des voies suffisamment entremêlées, à dessein, pour égarer les pithécanthropus robustus de la censure. Avec en plus une intuition fondamentale : que les hommes ne seront pas les seules victimes du siècle, mais aussi le langage, les mots.
Nous vous incitons donc à découvrir un livre, mais surtout une œuvre dont voici le septième volume publié aux (excellentes) éditions Verdier.
Éditions Verdier, 2012, 16 €